• Nicolas Poussin
  • Landscape with Saint John on Patmos 1640
  • Art Institute Museum Chicago, U.S.A.

Paysage Idéal

Oeuvre clé du début de la maturité artistique de Poussin, cette toile, à laquelle fait pendant le Paysage avec Saint Mathieu et l’Ange (Gemäldegalerie, Berlin), fut peinte en 1640 pour l’échanson du francophile pape Urbain VIII, Gian Maria Roscioli Le collectionneur, malheureusement, ne se “délecta” de ce chef-d’œuvre que quelques courtes années, puisqu’il mourut en 1644. . Peu de temps après l’achèvement de la commande, Poussin quitte Rome après avoir accepté l’invitation du roi Louis XIII et venir décorer la grande “Galerie du bord de l’eau” du Louvre, construite vingt ans auparavant. Séjour de deux courtes années, puisque Poussin renoncera rapidement au projet de décor de la voute Le décor d’Hercule qu’il avait peint sera détruit au XVIIIème siècle! afin de retrouver, loin du Palais, la quiétude de son chevalet romain.

L’ouverture maximale de l’espace paysagé s’appuie sur une construction symétrique où les lois de la perspective réintroduites par un ouvrage de Girard Desargues (1636) imposent leur règle. L’évangéliste Dans une attitude quelque peu anti-naturelle, il faut bien le dire, et beaucoup plus âgé qu’il ne devrait l’être. placé au centre et figuré dans des proportions réduites, en s’immergeant dans la nature omniprésente, retrouve avec une ampleur démultipliée le grand style du paysage idéal instauré par Annibale Carracci et son élève Domenichino À preuve, le magistral “Paesaggio con san Girolamo” conservé à Glasgow (Art Gallery and Museum). au détour du Seicento. Plus qu’un retour à l’art bolonais, qu’il possédait à fond, Poussin trouve ici un élan qui le pousse vers une dimension nouvelle de son inventivité; peut être, aussi, sous l’aiguillon de son alter-ego lorrain, Claude Gelée, qui, au même moment, déploie sa vision onirique des vastes horizons romains.

VERSIONS

  1. 28 janvier 2019
    Version initiale
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